Résumé : Armé de sa seule guitare, Johnny Logan renoue avec Vienna, une vieille connaissance qui, désormais propriétaire d’un saloon isolé, attend que le chemin de fer en construction arrive jusqu’à elle. Une perspective qui n’est pas du goût des éleveurs de la région, inquiets que le train n’y déverse des flots de colons. Également suspectée de cacher le hors-la-loi Dancing Kid et ses complices accusés de meurtre, Vienna a plus que jamais besoin de la protection de cet homme surgi du passé… Lieu de tournage : Red Rock Crossing, Bell Rock, Boynton Canyon, Schnebly Hill, Courthouse Butte, Oak Creek Canyon, Sedona, Arizona, Republic Studios, North Hollywood, Los Angeles, Californie
Informations complémentaires : Sortie États-Unis : 23/08/1954.
D'après le roman "Johnny Guitar" de Roy Chanslor (Simon and Schuster, New York, 1953).
En France, le roman est paru aux éditions 10/18 en 1984 sous le titre "Johnny Guitare" (traduction d'André Algarron).
Tournage : mi octobre - mi décembre 1953.
- Cahiers du Cinéma 1955 : nomination pour le top 10 (9ème place).
- National Film Preservation Board 2008 : inscription au National Film Registry.
Autres sélections :
- Mostra de Venise 1993,
- Festival international du film d'Athènes 2009,
- Festival international du film de Jérusalem 2016,
- Festival international du film de Nouvelle-Zélande 2016,
- Il Cinema Ritrovato 2017 (Italie),
- Festival international du film de Pékin 2021.
Joan Crawford n'a pas laissé un grand souvenir à l'équipe de tournage.
La star n'aurait par exemple pas supporté l'attention que portait le réalisateur sur Mercedes McCambridge. Voulant éviter le courroux de l'actrice, Nicholas Ray commençait à tourner les scènes de la jeune actrice tôt le matin avant l'arrivée de Crawford. Quand cette dernière s'en est rendue compte, elle fit irruption dans la loge de McCambridge pour réduire ses vêtements en lambeaux.
Mercedes McCambridge affirme que les deux années de vahce maigre qu'elle a connu après ce film étaient dues aux tentatives répétées de Crawford de la mettre sur liste noire.
C'est Joan Crawford qui a acheté les droits du roman de Roy Chanslor pour le vendre à Republic Pictures avec la clause qu'elle en serait la vedette. Elle voulait Claire Trevor pour le rôle d'Emma, mais de fut Mercedes McCambridge qui fut retenue, ce qu'elle de digéra pas.
Sterling Hayden délara : "There is not enough money in Hollywood to lure me into making another picture with Joan Crawford. And I like money" ( "Il n'y a pas assez d'argent à Hollywood pour m'inciter à faire un autre film avec Joan Crawford. Et j'aime l'argent"). Sterling Hayden fut un choix curieux pour le rôle titre car il ne savait pas monter à cheval, jouer de la guitare ni chanter, et il détestait tirer au revolver.
Joan Crawford a insisté pour que ses gros plans ne soient filmés qu'en studio, où l'éclairage pouvait être parfaitement contrôlé.
Nicholas Ray vécut très mal le reste du tournage, même s'il n'y a pas eu de confrontation directe entre lui et Crawford, toute puissante sur le tournage (son salaire atteignait les 10% du budget du film)/ De son propre aveu, lessivé, en se rendant sur le tournage le matin, il arrêtait parfois sa voiture pour vomir. ll ne retravaillera plus jamais avec Joan Crawford.
Lorsque Herbert J. Yates, patron de la Republic, a voulu organiser une fête pour la sortie du film, Hayden et les autres principaux acteurs ont déclaré qu'ils n'étaient pas disponibles, et Crawford a déclaré qu'elle n'avait jamais reçu l'invitation.
Le film a de notables différences par rapport au roman adapté, essentiellement parce que Joan Crawford a exigé l'écriture de nouvelles scènes la mettant en valeur, éclipsant le rôle-titre Johnny Guitar interprété par Sterling Hayden. Les exigences de l'actrice ont paradoxalement été un moyen d'améliorer l'histoire, le scénariste Philip Yordan exploitant la haine que portait la star à Mercedes McCambridge, au point de leur écrire un duel au pistolet non prévu initialement.
François Truffaut écrira : "Johnny Guitare est une sorte de remake de La Belle et la Bête dans lequel la Belle serait Sterling Hayden".
Le contexte du tournage était aussi politique, car tourné durant l'activité de la commission McCarthy en pleine chasse aux sorcières. Nicholas Ray était soupçonné de sympathie pour les communistes mais Howard Hughes son producteur le protégeait efficacement des enquêtes en cours.
Par contre, Sterling Hayden était passé devant la commission McCarthy, où il avait été contraint de reconnaître des activités communistes, que l'on qualifierait aujourd'hui de dérisoires. Et à l'opposé, Ward Bond, membre de la Motion Picture Alliance for the Preservation of American Ideals, était très actif dans la lutte contre les communistes à Hollywood.
Le tournage était donc miné par des inimités flagrantes entre plusieurs membres de l'équipe, ce qui a grandement nourri le climat de tension du film.
Bien reçu en France, le film fait 1 609 296 entrées, dont 402 937 à Paris.
Format : 1.37 : 1
Trucolor
Mono (RCA Sound System)
Johnny Guitar, Johnny Guitare, 1954, Joan Crawford, Sterling Hayden, Mercedes McCambridge, Scott Brady, Ward Bond, Ben Cooper, Ernest Borgnine, John Carradine, Royal Dano, Frank Ferguson, Paul Fix, Rhys Williams, Ian MacDonald, Trevor Bardette, George Bell, Bob Burrows, Curley Gibson, Chick Hannan, Clem Harvey, Frank Marlowe, John Maxwell, Jack Montgomery, Robert Osterloh, Denver Pyle, Rocky Shahan, Sumner Williams, Sheb Wooley, Will Wright, Nicholas Ray, cinéma, cinefaniac, action, aventures, comédie, guerre, noir, comédie musicale, western, critique, base de données, Johnny Guitare DVD, Johnny Guitar DVD, DVD, Johnny Guitare critique, Johnny Guitar critique, Nicholas Ray critique